Région de Vic

 

 

Circuit Vic - Sau- Besalu

Le circuit permet de retourner dans la région de VIC pour approfondir la connaissance de cette belle ville provinciale et d'aller randonner à l'entour en profitant du confortable Parador de VIC-SAU. Le retour s'effectuera par la région volcanique des Garrotxes avec en particulier les visites d'OLOT et de BESALU.


Au départ de la frontière (Le Perthus km 0), prendre la direction Girone-Barcelone par l'autoroute A7 que l"on quitte à la sortie Girone-sud pour prendre la «transversale»  C25 (km 76) en direction de Vic et Lleida.
Cette route, qui a désenclavé le centre de la Catalogne, traverse de superbes paysages et offre de belles perspectives sur les Garrotxes, région volcanique et la chaîne des Pyrénées qui s'inscrit en fond de décor. La première étape sera pour le village d'Espinelves (km 112) et la visite de sa belle église romane, située au cœur du village. Sant Vicens fut bâtie au XI° siècle et abrite la copie de sa table d’autel dont l’original est au Musée Episcopal de Vic. Le style de ce parement d’autel se rapproche de ce qui se faisait à la même époque dans le Poitou. Il représente, en haut à gauche, les Rois Mages guidés par une étoile à 8 branches, à droite, l’entrée de Jésus à Jérusalem ; 6 prophètes ornent la partie basse, l’ensemble gravitant autour d’une Vierge à l’Enfant inscrite dans une mandorle. On peut voir, à l’intérieur le raccord entre la première et la deuxième nef qui fut érigée au XVII°. Le portail est encadré de colonnes surmontées de chapiteaux à figures humaines et végétales. A l’extérieur, l’ensemble, trapu et accroché à un socle rocheux trouve son équilibre par l’élégance de son clocher.

On sent déjà l’atmosphère du piémont alors que l’altitude est de seulement 750 m. Sur l’ancienne place du village encadrée de belles demeures en pierre, aux fenêtres protégées par des grilles en fer forgé, on peut voir sur certaines façades les maïs accrochés pour le séchage. De belles demeures construites autour du XVII°, présentent de remarquables façades traitées en sgraffites dans un remarquable état de conservation.

On reprend la C 25 que l’on quitte rapidement pour arriver à Sant Sadurni d’Osormort (km 118).
L’église romane du XI° est de modeste apparence, se démarquant simplement par des bandes lombardes et des encadrements travaillés en pierre rouge. La bonne surprise viendra de la découverte de l’abside de l’église qui a été déposé et réinstallé au musée Episcopal de Vic et qui révèle un superbe ouvrage, réalisé par le Maître d’Osormort vers 1230. Son style se caractérise par la représentation de personnages aux grands yeux et au regard appuyé ; là aussi on retrouve des liens stylistiques avec le Poitou et l’abbaye St Savin-sur-Gartempe. Ces régions avaient alors des échanges économiques courants.
La Vierge en mandorle en constituait l’élément central, encadrée des évangélistes. Dans la partie centrale sont représentés les 12 apôtres cependant que la partie centrale exprime la création de l’homme et le péché originel. Les couleurs de la fresque ont été dégradées par l’incendie, au cours de la guerre civile en 1936, de l’autel baroque qui se trouvait devant (à voir donc à Vic).
 On ne quitte pas le village sans s’intéresser au  considérable et magnifique mas "Masferrer" qui jouxte l’église. Construit au XVII° il présente de splendides parements en sgraffites qui ornent toutes les façades donnant sur la grande cour intérieure ; à remarquer également le très beau travail de ferronnerie sur les balcons et fenêtres.

Il est maintenant temps de rejoindre Vic que l’on rejoint au km 133 en quittant la C-25 pour emprunter la N-141D qui nous amène naturellement au parking souterrain accessible depuis la place del Carbo.
De là on ira au restaurant La Taula, à 100 m, en prenant la carrer del Dues Soles pour arriver sur la très jolie Place Don Miquel De Clariana. On retrouve là un palais de la famille Masferrer. La Taula est un restaurant simple et authentique qui sert une excellente cuisine locale à prix raisonnable. Du restaurant on poursuit par la même rue et l’on arrive au Temple romain, à l’angle de la carrer Del Pare Xifré.
Construit sur un des points hauts d’Ausa, l’ancienne Vic romaine au début du II°siécle après JC, il était sans doute dédié au culte de la triade Jupiter, Junon, Minerve. Désaffecté au début du V° siècle, il devint probablement lieu public avant d’être intégré dans la construction d’un château lors de la première reconquête entre 800 et 824. Devenu ainsi château comtal des seigneurs de Montcada, il fut protégé par les constructions surajoutées jusqu’au XIX° siècle, lors de la démolition de l’édifice qui l’environnait en 1882.

Dés lors il put redevenir souvenir d’un temple romain. Le portique, moderne, a été rapporté au XX° siècle. On voit alentour, les ruines du château des Montcada dont le temple constituait le noyau central, ce qui l’a heureusement préservé des outrages du temps. On peut ensuite se laisser guider par le fléchage « ruta touristic » fort bien fait qui passant devant l’église baroque "del dolors" descend vers la rivière pour rejoindre la Rambla del Bisbal, d’où l’on a un fort beau coup d’œil sur le vieux pont roman de Queralt (XI°siècle). On longe le cloître gothique de la Cathédrale pour aller vers la place du même nom. La visite de la cathédrale permet de découvrir les peintures saisissantes de J.M.Sert* ; à voir également la crypte romane et le cloître gothique. Au sortir de la Cathédrale, on remonte vers le musée épiscopal sue la Place Bisbe Oliba, non  sans porter attention à deux maisons témoins de l’époque moderniste, les casas Bayés et Anita Colomer.
Le Musée Episcopal réunit des collections inestimables (+de 20000 pièces) provenant pour la plus grande part du diocèse de Vic. En particulier, on s’intéressera aux collections de peintures et de sculptures sacrées médiévales parmi les plus importantes en Europe. D’autres salles proposent des ensembles de verrerie, orfèvrerie, céramique, d’ouvrages issus de la forge, de vêtements sacerdotaux, permettant d’apprécier le patrimoine de cette région. Très beau musée, clair et bien agencé qui mérite 2 heures de temps pour an apprécier la richesse.
www.museuepiscopalvic.com
On peut maintenant rejoindre la Place du Marché par la Carrer de l’Escola puis en tournant à gauche vers la Place St Felip et en suivant la carrer de la Ciutat. La Place du Marché est un vaste quadrilatère irrégulier qui évoque bien ce que pouvait être ce type de lieu au moyen-âge, lieu de convergence et d’échanges commerciaux (aujourd’hui, marchés les mardi et samedi). De beaux immeubles, du gothique au modernisme, entourent la place. On peut continuer la promenade au gré des rues étroites et pleines de charme.

On retourne au parking pour se rendre maintenant au Parador distant de 15 km. Dés la sortie du parking prendre à droite la carrer del Bisbe puis aller tout droit au rond-point ou l’on récupère l’indication Parador par la carretera de Roda puis la C-153 que l’on quitte une fois sorti de l’agglomération pour prendre, à droite, la BV-5213. la route s’élève alors progressivement vers Tavernoles (belle église romane) puis aboutit directement au Parador. La petite route qui continue au-delà (ouverte de 10 à 18h00 permet de rejoindre le monastère de San Père de Casseres.
Le Parador de Vic bénéficie d’un emplacement exceptionnel ; il domine en effet la vallée du Ter, profondément encaissée et qui verrouillée par un barrage a permis la réalisation d’un plan d’eau régulateur. C’est ainsi que l’on voit, selon le niveau des eaux, les ruines émouvantes de l’ancienne église de Sant Romà de Sau  émerger ou s’enfoncer dans le lac.
www.parador.es/fr



 Randonnée :
Parador - Villanova de Sau- Pla de San Margarida- Parador
Cette randonnée d’environ 15 km s’effectue en 5h environ avec un dénivelé positif d’environ 600 mètres et emprunte partiellement les tracés du GR2 et du PR-C40.2
(Carte 1/40000 Vall de Sau- Collsacabra, éditions Alpina).
www.editorialalpina.com
www.saucollsacabra.cat


Départ de puis le Parador. On emprunte la route goudronnée qui part au sud vers Vic sur environ 500m jusqu’à l’aire aménagée en point de vue. Tourner à gauche pour aller dans le sens de la vallée du Ter en prenant le chemin cimenté qui suit le fond de la combe. Le sentier suit fidèlement la rive du lac en contre-haut, tout en descendant doucement et en ménageant de nombreux départs de sentiers sur la gauche qui permettent des descendre sur les rives du lac. De l’autre côté, au nord, le paysage est dominé par le puig de Santa Cilla (691m) et l’imposante Turo de Castelle qui culmine à 851m d’altitude. Le chemin se poursuit sans difficulté particulière jusqu’à Can Mateu en dégageant une vue magnifique sur le lac et en particulier sur les ruines du village englouti lors de la réalisation du plan d’eau. L’église constitue un véritable symbole, apparaissant et disparaissant au gré des fluctuations du niveau de l’eau. Arrivé à Can Mateu, on laisse sur la gauche un terrain de camping et de loisirs avec piscine, pour prendre à droite, plein sud, la voie qui remonte vers Villanova de Sau. On arrive sur la route N-411 que l’on traverse pour suivre le sentier qui nous amène au chevet de l’église Santa Maria de Villanova de Sau. L’édifice religieux fait corps avec un presbytère dans un bel ensemble architectural pas mal remanié dont les origines remontent au XI siècle.
On remonte la grand place ornée d’une fontaine centrale pour prendre à droite la route qui s’engage en descendant le long d’un lotissement. Au sortir de celui-ci, le GR2 se fait tout étroit et file en sentier sur la droite jusqu’à recroiser brièvement la N-141 que l’on franchit. Prendre le chemin creux, en face, qui s’enfonce droit devant dans la forêt en direction N-NW. La montée est longue et régulière jusqu’à parvenir sur le rebord du plateau après quelques lacets vers 780 m environ. On arrive sur une piste bien marquée pour prendre à droite en oubliant le sentier secondaire qui part un plus à droite.
On s’engage sur le Pla de Santa Margarida, vaste plateau dont l’attitude oscille autour de 700m d’altitude. De nombreux pâturages accueillent d’abondants troupeaux de bovins. Le chemin amorce doucement sa descente toujours en direction du nord. Au sortir du plateau, alors que se profile une belle ferme en contrebas, à gauche, on prend le chemin de droite pour rentrer à nouveau dans la forêt.
Beau après, on passe à proximité d’un beau mas restauré (el Reurell ?). De là le chemin descend franchement jusqu’à rejoindre, après quelques lacets, la route qui ramène naturellement au Parador, distant de 2 km environ.

Retour vers le Perthus
De Vic, on peut revenir par Olot et traverser ainsi la région volcanique des Garrotxes puis rejoindre Besalu et Figueres.
Au sortir du Parador, en rejoignant la C-153, on peut, après avoir tourné à droite, remonter par Manlleu et Sant Vicens de Torello (belle église romane) puis prendre la route d’Olot (BV-5224 puis GIV-5273), de très bonne qualité mais particulièrement sinueuse et d’altitude montagnarde et rejoindre la C-153 avant Olot.
La variante est de rester sur la C-153 est de visiter, là aussi par une route particulièrement sinueuse, Santa Maria de Corço puis Rupit avant de poursuivre vers Olot.
www.olot.org
Au sortir d’Olot on récupère la toute nouvelle route à 4 voies A75 qui rejoint Figueres. On quitte cette belle route après 20 km environ pour s’arrêter à Besalu, étape majeure à laquelle il faudra consacrer une demi-journée, déjeuner compris. Besalu est une belle et intéressante ville moyenâgeuse, véritable musée à l’air libre ; toutefois pour l’apprécier, il faut éviter les moments de forte pression touristique.

 Si Besalu se reconnaît instantanément à son pont fortifié, les restaurations des dernières années permettent une redécouverte de la ville et une approche nouvelle de cette cité attachante. On consacrera dons le temps nécessaire à la flânerie et à la déambulation par ruelles et venelles et l’on visitera, entre autre, le monastère Sant Père, l’Hôpital Sant Julia, la Maison Cornella, rare édifice roman civil du XIII°, l’église Sant Vicenç, ou encore le vieux quartier juif.
www.beuda.com
On quitte toujours Besalu à regret ; la route nous emmène vers Figueres d’où l’on rejoint la frontière par le Perthus.

 

*José Maria Sert y Badía, né le 21 décembre 1876 à Barcelone et mort le 27 novembre 1945) était un peintre espagnol du XXe siècle.
Fils d'un célèbre artiste tapissier catalan, José Maria Sert fréquente une école jésuite avant de suivre un enseignement à domicile. Encouragé par son père, il commence par produire des peintures murales et des fresques. En 1900, l'évêque de Vic lui commande la décoration de la cathédrale de la ville. Ces œuvres seront détruites pendant la guerre civile espagnole. Il produit aussi de nombreux croquis qu'il expose notamment à Paris en 1908, attirant l'attention de la critique.
Mais son travail principal reste la peinture murale. Il décore ainsi l'hôtel Waldorf-Astoria et le Rockefeller Center à New York, les palais de justice de Barcelone et de Saint-Sébastien, le palais des Nations à Genève, siège de la Société des Nations, ainsi que des résidences de personnalités espagnoles et étrangères. En janvier 1930, il devient un membre honoraire de l'Académie royale des Beaux-Arts San Fernando de Madrid. Marié une première fois avec la célèbre égérie du tout-Paris Misia Sert, il se remarie en 1927 avec la « princesse » géorgienne Isabelle Roussadana, fille de Zakharias Mdivani. (source Wikipédia)